Vinyle

Le lecteur vinyle

Un lecteur vinyle, également appelé platine vinyle ou tourne-disque, désigne l'équipement permettant la lecture des disques vinyles. Concrètement, il s'agit d'un plateau tournant sur lequel vient se poser le vinyle. Un bras de lecture muni d'une cellule de captation se déplace ensuite le long des sillons pour convertir les informations physiques en signal électrique. 

De nombreux fabricants proposent des modèles aux fonctionnalités plus ou moins élaborées. 

Les éléments d'une platine vinyle

Comme évoqué précédemment, une platine vinyle comporte deux composants centraux : 

Le plateau 

Généralement réalisé en métal lourd tel que le laiton, il pèse entre 0,5 et 3 kg. Outre la matière, d'autres critères entrent en compte pour garantir une rotation stable et sans vibration : un palier lisse, un axe de rotation parfaitement calibré, une forme équilibrée, etc.

Certains modèles haut de gamme poussent encore plus loin la quête de stabilité, via un plateau suspendu sur coussin d'air comprimé. Ceci annihile presque totalement les vibrations parasites.

Le bras de lecture

Composé de plusieurs tronçons articulés et contrebalancés, le bras de lecture doit permettre des mouvements fluides et délicats. L'utilisateur le déplace manuellement au-dessus du disque, de la périphérie vers le centre. 

À son extrémité prend place la cellule de lecture, minuscule électroaimant qui capte les infimes variations du sillon vinyle. Sa pointe en diamant ou en saphir doit impérativement épouser les méandres de la gravure, sans l’abîmer.

Outre ces deux éléments cardinaux, d'autres composants méritent notre attention sur une platine vinyle :

• - L’entraînement : courroie élastique, poulies à plateau direct ou moteur électrique. Il impulse la rotation au plateau.
• - Le châssis : coque absorbant les vibrations ambiantes. Elle accueille aussi boutons de commande et connectiques.
• - Les pieds : ils désolidarisent la platine du meuble support, évitant la transmission de vibrations. Certains modèles intègrent un système de nivellement pour parfaire l'horizontalité. 
• - Le préampli phono : il amplifie le faible signal généré par la cellule, et l'égalise selon la courbe RIAA standard du vinyle.

Comment fonctionne un lecteur vinyle ?

Le fonctionnement d'une platine vinyle repose sur plusieurs mécanismes interconnectés visant à restituer le son gravé sur le disque. 

Tout débute par la mise en rotation du plateau par l'entraînement. Qu'il soit à courroie, à transmission directe ou équipé d'un moteur électrique, il impose au plateau une vélocité de 33, 45 ou 78 tours par minute. 

Une fois le plateau lancé à la vitesse adéquate, l'utilisateur pose délicatement le vinyle sur sa surface. Puis il soulève le bras de lecture et le déplace vers la zone de départ des sillons gravés. 

Arrivé au point de cue (première plage audio), il abaisse avec précaution la cellule dans le sillon. Celle-ci, munie d'une pointe en diamant ou saphir, va alors épouser méticuleusement les ondulations de la gravure.

Ces creux et bosses infimes sur le vinyle représentent les informations sonores analogiques. La cellule de lecture convertit leur empreinte physique en signal électrique grâce à des aimants et bobines miniatures. 

Les tout petits courants générés sont ensuite amplifiés et traités par un préamplificateur phono. Ce dernier répond à plusieurs objectifs :

• - Amplification du signal de sortie de cellule, trop faible pour une écoute directe.
• - Correction de la courbe de réponse selon la norme RIAA, propre à l'enregistrement des vinyles.
• - Filtrage des fréquences indésirables (rumble, pops and clicks).

Une fois amplifié et égalisé, le signal du vinyle passe enfin par un amplificateur hi-fi et des enceintes pour révéler tout le spectre sonore gravé initialement sur le disque.

Platine manuelle ou automatique ?

Parmi les lecteurs vinyles du marché, on distingue généralement deux grandes familles :  les platines manuelles et les platines vinyles automatiques. Voyons plus en détails leurs caractéristiques respectives.

Les platines vinyles manuelles comme leur nom l'indique requièrent davantage d'intervention de l'utilisateur, notamment pour :

• - Placer le bras de lecture au début du disque ou d'une plage en particulier.
• - Poser délicatement la cellule dans le sillon.
• - Soulager le bras en fin de face pour le ramener en position de repos.
• - Changer manuellement la vitesse de rotation entre 33 et 45 tours/minute. 

Malgré cette mise en œuvre plus contraignante, les modèles manuels offrent généralement une meilleure qualité d'écoute. En effet, moins de composants électroniques viennent polluer le signal issu de la cellule.

De leur côté, les platines automatiques facilitent grandement la manipulation des vinyles via des fonctions telles que :

• - Un plateau lourd entraîné électroniquement.
• - Des boutons pour changer directement de vitesse.
• - Une cellule à poser automatiquement au sillon de départ.
• - Un retour automatique et un relevage du bras en fin de face.
• - Une cellule à poser automatiquement au sillon de départ.
• - Parfois même un changement automatique de face ! 

En résumé, tout est question de compromis entre praticité et qualité audio optimale. Les puristes préféreront ainsi les platines manuelles, quand les néophytes se tourneront plus volontiers vers des modèles automatiques.

Pourquoi utiliser une platine vinyle ?

En cette ère du streaming dématérialisé, pourquoi diable s'encombrer d'une platine vinyle en 2023 ? Outre le plaisir nostalgique de ce rituel, plusieurs raisons de fond expliquent l'engouement pérenne pour ce support analogique.

Tout d'abord, le son signature des disques vinyles. Contrairement au CD et au mp3 qui échantillonnent le son, le vinyle restitue la musique de façon continue. Résultat : une texture organique et chaleureuse, des médiums riches, des aigus veloutés. 

Certes, le vinyle ne couvre pas toute l'étendue du spectre sonore et pâtit de défauts inhérents au support (pops, craquements). Néanmoins, une majorité de mélomanes s'accordent à dire que le rendu analogique flatte davantage l'oreille.

Par ailleurs, posséder une collection de vinyles procure un sentiment unique. Toucher les pochettes, les sortir de leur protection, poser le disque sur la platine... autant de gestuelles qui renforcent le lien émotionnel avec la musique. Ajoutez à cela le rituel du nettoyage et du rangement, tout concourt à vivre pleinement sa passion.

Troisièmement, le marché du vinyle ne cesse de croître depuis les années 2000, porté par l'engouement des nouvelles générations. De nombreux artistes publient leurs dernières productions sur ce support mythique, proposant souvent des versions alternatives inédites. 

Pour toutes ces raisons - qualité audio supérieure, dimension émotionnelle et tactile exacerbée, offre musicale foisonnante, la platine vinyle conserve plus que jamais sa place de choix auprès des mélomanes exigeants. 

Comment choisir un lecteur vinyle ?

Choisir la platine idéale pour ses besoins nécessite de prendre en compte plusieurs critères, que nous allons passer en revue :

Le type de platine

Comme expliqué précédemment, une platine manuelle offre une restitution audio optimale mais demande plus de dextérité, tandis qu'un modèle automatique simplifie la manipulation des disques au détriment d'une qualité sonore moindre.

Le type d'entraînement

Le mode de transmission du mouvement vers le plateau est un aspect fondamental. On distingue deux grandes solutions technologiques :

L'entraînement par courroie

Une courroie élastique de vinyle, souvent en caoutchouc, relie le moteur à la poulie solidaire du plateau.  Ce système absorbe efficacement les vibrations parasites. La courroie isole le bras de lecture des micro-variations ou cognements du moteur, pour une musicalité optimale. 

En revanche, l'isolant souple génère un très léger décalage entre la rotation du moteur et celle effective du plateau. Certains audiophiles perçoivent ce retard comme une mollesse ou un manque de rythme.

Autre inconvénient : la courroie a tendance à patiner quand elle accumule de la poussière. Il faut donc la nettoyer régulièrement pour maintenir un entraînement constant.

Le moteur à entraînement direct

Ici, le plateau est directement fixé sur l'axe moteur, sans courroie. Cette liaison mécanique rigide engendre un entraînement très réactif et stable. Nettement apprécié des DJs, ce type de platine n'est jamais pris en défaut rythmiquement.

Toutefois, les vibrations générées par le moteur électrique se répercutent sur l'ensemble du châssis. Sans isolant les filtrant, elles perturbent la lecture de la cellule. Résultat : une musicalité altérée sur les platines Direct Drive bas de gamme.

Les modèles haut de gamme compensent en revanche ce défaut grâce à une suspension sophistiquée du moteur. Ils offrent le meilleur des deux mondes : rythme imparable et restitution musicale de haute volée.

La cellule

Élément déterminant, la cellule convertit les sillons du disque en signal électrique. Il en existe deux grands types :

Les cellules à aimant mobile (MM)

Relativement bon marché, les cellules MM intègrent des aimants qui vibrant sous l'effet des variations des sillons. Robustes et faciles à installer, elles conviennent aussi bien aux débutants qu'aux mélomanes plus confirmés.

Les cellules à bobines mobiles (MC) 

Plus onéreuses, les MC utilisent le mouvement de minuscules bobines dans un puissant champ magnétique pour générer le courant électrique. Sensibles et délicates à manipuler, ces cellules haut de gamme squeezent jusqu'à la dernière once de détails du sillon vinyle.

Quel que soit le modèle, il importe de vérifier certains critères avant tout achat :

• - La compliance, pour que la pointe suive parfaitement les ondulations.
• - L'inductance, pour assortir cellule et préampli phono.
• - La tension de sortie, conforme aux entrées de votre préampli. 
• - La résistance aux chocs physiques et aux interférences (DJ).
• - Le profil sonore désiré (chaud, neutre, dynamique etc.).

Qu'il s'agisse d'un modèle MM abordable ou d'une luxueuse MC, tout est question d'adéquation avec votre équipement et vos attentes sonores.

La vitesse de rotation  

Pour relire toute la diversité de votre discothèque vinyle, la compatibilité avec les 3 vitesses de rotation standards est indispensable. Voyons ce que cela signifie :  

33 tours par minute (t/m) 

C'est la vitesse utilisée pour une grande majorité de vinyles 12 pouces, permettant 20 à 30 minutes d'écoute par face. Ce standard créé dans les années 50 est le plus courant pour le matériel Hi-Fi. 

45 tours par minute

Apparu dans les années 50 également, ce standard fut utilisé sur les singles pop 7 pouces pour étendre la durée à 5-6 minutes par face. Les maxis 45 tours devinrent aussi populaires sur les pistes de danse.

78 tours par minute 

Utilisée dès les débuts de l'enregistrement des disques à la fin du XIXe siècle, cette rotation fut longtemps la norme. Elle permet une restitution optimale des aigus mais une durée réduite à 3 minutes par face au maximum.

Outre ces 3 rotations emblématiques, certains vinyles d'exception utilisent aussi des standards moins courants (25t/m, 80t/m etc.). 

La connectique

Pour transmettre le précieux signal analogique de votre cellule phono, privilégiez des câbles et connectiques de qualité. 

En transmission analogique, préférez de robustes RCA ou des connecteurs XLR symétriques. Ils résisteront aux manipulations répétées sans perte de signal.

Si votre ampli propose des entrées numériques, vous pouvez opter pour une platine à conversion USB intégrée. Vérifiez que la fréquence d'échantillonnage soit d'au moins 192 kHz, voire 384 kHz sur les modèles haut de gamme. Des convertisseurs (DAC) de qualité minimiseront aussi la perte d'informations durant la conversion N/A.

Le préampli

Qu'il soit intégré à la platine ou séparé, ce préamplificateur phono s'avère indispensable pour :

• - Amplifier le faible signal de sortie de cellule. 
• - L'égaliser selon la courbe RIAA propre au vinyle.
• - Filtrer les fréquences indésirables (pops, ronflements).

Par ailleurs, assurez-vous que votre préampli phono corresponde bien aux caractéristiques de votre cellule pour un rendu optimal.

Le design

Plus qu'un simple objet technologique, la platine vinyle s'impose comme élément phare de votre installation hi-fi. 

Son style peut se faire discret, dans des lignes épurées en acier brossé par exemple. Ou au contraire assumer fièrement l'esthétique Vintage, jouant la carte de la nostalgie assumée. 

Quel que soit votre crush stylistique, soignez son intégration esthétique et l'ergonomie de manipulation dans votre écrin musical. Votre platine y trônera ainsi telle une œuvre d'art mécanique à part entière !

Quel lecteur vinyle choisir ?

- Brinkmann Audio : La Balance est l'une des platines de référence sur le marché des platines vinyles haut de gamme. Fabriquée en Allemagne, elle s'appuie sur un plateau de 33 kg conçu en granit. Ce matériau naturel absorbe parfaitement les vibrations parasites. La transmission via double courroie entraînée par un moteur à régulation de couple réduit aussi drastiquement le bruit de fond. Résultat : une musicalité organique exceptionnelle, débarrassée des artéfacts électriques. 

- Audio Technica : Pour les budgets plus restreints, l'AT-LP3 s'impose comme une référence en entrée et milieu de gamme. Ses 45 tours de plateau, son bras droit conçu maison et son excellente cellule MM native offrent une musicalité étonnamment riche.

Rega : Entre accessibilité et performance audio, les platines Rega excellent depuis plus de 40 ans. Le lecteur vinyle PLANAR 1 reprend les ingrédients clés de la marque : plateau en verre, palier à billes, courroie twin belt drive, bras RB110. 

Outre son excellence musicale saluée par la critique, cette platine séduit par son design épuré aux lignes géométriques. Elle s'intègre aisément dans des intérieurs classiques comme contemporains. Le meilleur des mondes Rega en version concentrée !