

TENDANCES
HI -F I
33
32
03/06/2015
plaisir. On choisira donc d’encoder sous format AIFF,
universel, ou Apple Lossless, qui lui, malheureusement,
n’est pas (encore) compatible avec beaucoup de lecteurs
réseaux. Pour aller plus loin, on peut choisir le format
FLAC capable de dépasser la qualité CD, mais qui néces-
site des sources exceptionnelles et de gros systèmes
pour vraiment ressentir la différence. Il n’est pas non plus
exploité tel quel par les appareils Apple qui doivent le
convertir. On peut aussi ralentir la vitesse de gravure ou
utiliser des logiciels plus spécialisés, gratuits ou non, qui
garantiront un encodage parfait; des forums s’étripent
sur Internet pendant des journées entières pour élire les
meilleurs dans les catégories gratuits ou payants.
LES LECTEURS RÉSEAUX AUDIO
Pour écouter ces fichiers, on commence souvent par
utiliser son ordinateur relié par un câble USB à un conver-
tisseur numérique/ analogique (DAC), lui même branché
sur l’ampli. Ca fonctionne mais on se lasse vite de cette
solution guère pratique qui immobilise votre ordi. Avec
un Mac, on peut aussi utiliser le très convivial système
Airplay via une simple borne Airport, mais pour 100 eu-
ros, les performances du DAC sont forcément moyennes.
Or ce sont ses performances de conversion qui garanti-
ront la qualité de ce que vous entendrez. Le DAC est le
cœur véritable du système par lequel toutes les sources
numériques vont être exploitées via votre chaîne. Ce
relais est à ce point déterminant qu’il est parfois recom-
mandé pour booster un système grand public de désac-
tiver un DAC moyen (un Airport par exemple) en reliant
avec un câble numérique de haute qualité sa sortie nu-
mérique à l’entrée d’un très bon DAC acheté à cet effet.
Ce DAC peut être intégré dans un ampli ou un lecteur
CD ou être un appareil, souvent de dimension réduite,
dévolu à cette seule tâche. Il peut aussi être installé
dans le nouveau venu des traditionnels empilements
d’éléments hi-fi 43 cm: le lecteur réseau. La fonction
centrale de cette machine sera bien sûr de convertir
vos fichiers digitaux stockés sur votre ordi, tablette,
smartphone ou encore sur un disque dur amovible.
Mais, reliée à votre réseau Internet, par câble Ethernet
ou wifi, elle va révolutionner votre manière de consom-
mer la musique.
Elle vous permettra d’accéder à des milliers de web
radios qui n’existent que sur le Net ou les versions digi-
tales des radios FM, de Belgique comme du monde
entier. Elle sera la porte d’entrée idéale des services
légaux de streaming musical qui, contre un abonne-
ment mensuel généralement d’une dizaine d’euros,
voire dans des versions gratuites de moindre qualité,
rendent accessibles des dizaines de millions de titres
anciens ou nouveaux. Les logiciels des principaux ser-
vices (Deezer, Spotify, Qobuz) sont pour la plupart du
temps déjà installés dans ces lecteurs réseaux. Si vous
disposez d’une discothèque importante, que vous rêvez
de l’avoir sous la main en permanence sans vous en-
tourer de mètres de rangées de CD, il est un joujou
extra qui vous fera tomber à genou: le NAS (Network
Attached Storage). Comme son nom l’indique, ce ser-
veur de stockage en réseau est un disque dur de
grande capacité qui, branché sur votre réseau Internet,
deviendra un serveur multimédia pour tous vos fichiers
digitaux (musiques, photos, films) vers tous vos appa-
reils digitaux reliés à votre réseau personnel, c’est-à-
dire votre Smart TV, tablettes et autres smartphones
et, bien sûr, votre lecteur de musique en réseau. Ces
NAS, qui peuvent aussi servir de backup à tous vos
contenus d’ordinateurs, sont des produits informa-
tiques que vous ne trouverez pas dans des magasins
audiophiles mais que leurs spécialistes vous
aideront à choisir et à configurer. Au bout du
compte, vous disposerez instantanément de
vos milliers de morceaux pour les écouter en
qualité “CD” selon votre fantaisie du moment, le
plus souvent en pilotant vos lectures grâce à
votre tablette/ smartphone via l’application (gratuite)
développée par votre NAS ou votre lecteur réseau.
MULTI-ZONES ET SANS FIL
Les possibilités d’écoute digitales sont infinies. Mais il
reste encore un avantage à détailler. On l’a vu, un NAS
relié à votre réseau Internet, rendra votre musique
accessible partout chez vous, c’est-à-dire partout où vous
aurez un appareil pour recevoir et diffuser ses fichiers.
Ça fait potentiellement beaucoup de chaînes à installer.
Il existe en fait des systèmes dont le but principal est
d’exploiter et de faciliter cette possibilité. Le pionnier du
genre et sans doute encore le plus connu est Sonos,
mais le marché est tellement porteur que ses concur-
rents se multiplient (Heos chez Denon, Samsung, Pana-
sonic, SoundTouch chez Bose, Pure Jongo, Omni chez
Harman/Kardon, Cabasse Stream, Bluesound).
Le principe : un lecteur réseau (certains modèles sont
aussi des amplis) relié par wifi à de “petites”
enceintes sans fil qui peuvent être disséminées dans
toute la maison. À partir d’un seul lecteur réseau, le
système est capable de diffuser simultanément la
même musique dans toutes les pièces ou, au contraire,
d’offrir au même moment des ambiances musicales
différentes dans le salon, la chambre de la grande fille
et la cuisine. L’astuce est de se contenter d’un baffle
unique dans la salle de bain par exemple mais d’en
appareiller deux pour obtenir une vraie stéréo dans le
bureau, voire de relier le serveur à une chaîne hi-fi ou
de manière filaire classique l’ampli “multiroom” à deux
bonnes enceintes colonnes pour une qualité optimale
dans le living. Avouez que toutes ces possibilités font
rêver et ont secoué vos certitudes. Qualité, conviviali-
té, accessibilité permanente, il ne faut désormais plus
choisir. La seule question qui subsiste encore concerne
les budgets à s’allouer.
h
Jean-Luc Cambier
Merci pour sa patiente expertise à Grégory De Prins
www.noir-et-blanc.comê
Dans une interview récente, Neil
Young, 69 ans tout de même, racontait
que les amis de son âge pensaient être
devenus sourds tant la musique enre-
gistrée aujourd’hui leur semblait moins
vivante que les disques de leur
jeunesse. Outre que la presbyacousie
de l’audition (perte des aigus surtout)
est une réalité aussi inévitable avec
les années que la presbytie, il faut
reconnaître que le CD n’égale pas
le son d’un vinyle. Sur le papier, les
chiffres de fréquences atteintes ou de
dynamique, le CD l’emporte, mais, à
l’écoute, nos oreilles nous disent
le contraire. Le son d’un disque est
plus aéré, plus chaud, plus chantant.
Nous sommes donc nombreux à avoir
rebranché nos bonnes vieilles
platines et à investir régulièrement
dans de nouveaux vinyles, plus
lourds, plus résistants à l’usure, plus
précis dans leur gravure, et souvent
accompagnés d’une pratique version
digitale à télécharger. En fait, ces
coûteux bijoux méritent une nouvelle
platine. Si on évite les tourne-disques
d’entrée de gamme tout en plastique,
les qualités d’usinage actuel
permettent des appareils nettement
plus silencieux et des cellules aux
performances bien meilleures qu’à
l’époque pré-CD. Mais il faut pour
cela investir entre 300 et 400 euros.
Un dernier élément ne doit pas être
négliger : la plupart des amplifica-
teurs modernes n’intègrent pas de
pré-ampli phono. Ce pré-ampli est
essentiel. Les premiers prix tournent
autour de 100 euros pour un son déjà
sympathique. Mais il sera nettement
plus vivant si vous montez à 300
euros. Comme pour tous les autres
éléments hi-fi, il faut choisir en cohé-
rence avec le reste de la chaîne. En
clair ne pas gâcher une belle platine
avec un pré-ampli moyen, ne pas
non plus s’offrir un pré-ampli de luxe
si on n’a pas l’intention de le coupler
un jour à un ampli de haute qualité.
Neil Young et les vinyles
Les marques grand public ont parfois des collections premium de bonne tenue
mais, en gros, les produits Marantz, Sony, Yamaha, Pioneer… se valent
et conviennent à bien des oreilles. Voici quelques conseils plus affinés.
MINI-CHAÎNE
Denon Ceol N9
(600 €)
Complète (ampli, lecteur CD et réseau, web
radio et FM) et connectée (wifi, AirPlay, Blue-
tooth, entrées numériques, USB…) Associée
à de bonnes enceintes (entre 600 et 1.000€),
elle sera parfaite pour un living moyen.
Cambridge Audio Minx Xi
(600 €)
Pas de lecteur CD ici mais
une musicalité qui sort
du lot, comme toujours
pour un produit griffé par
la célèbre marque anglaise.
MULTIROOM
La vaste gamme Sonos,
conviviale et de qualité correcte,
est incontournable. Le
Sonos
Connect
, lecteur réseau multi-
room, est à 350 euros. Mais
ajoutez 100 euros et vous avez
chez
Bluesound
un Node aux
fonctionnalités équivalentes
mais au DAC plus performant.
DAC
Pour obtenir un convertisseur qui fasse vraiment la différence, il faut payer
entre 500 et 1.000€. Selon vos besoins, les fonctionnalités et la qualité recher-
chées, vous trouverez chez
Atoll
,
Music Hall
,
Arcam
,
NAD
de quoi faire
votre bonheur. Pour un DAC d‘exception, tout en restant raisonnable (on peut
monter à plus de 10.000 euros), investissez dans le
Hegel HD 12
(1.200 €).
NOS RECOMMANDATIONS
Reporters
Fête des
pères
MOU_2315_030_REG_HIFI_IDE.indd 32-33
02/06/15 15:17