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TENDANCES

HIGH-TECH

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03/06/2015

LA NOUVELLE HI-FI DU BON PÈRE DE FAMILLE

La musique digitale, on croit que c’est pour les gosses sans oreilles,

on se dit qu’elle n’a rien à nous apporter. De toute façon, on n’y

comprend rien. Et puis on lit cet article et… on se met à rêver.

IL N’EN COÛTE PARFOIS QU’UNE

CENTAINE D’EUROS DE PLUS QUE POUR

UN MODÈLE GRAND PUBLIC.

l a la quarantaine bien sonnée et bien habillée.

Sans aucun doute, il note ses rendez-vous dans

son ordinateur personnel, évidemment en

liaison avec son smartphone et, ça ne nous

étonnerait pas, aussi avec une tablette. Pourtant

au moment d’acheter une chaîne compacte de

très bonne qualité, il confesse au vendeur en

train de lui énumérer toutes les possibilités de

l’appareil: “

Pour moi aussi longtemps qu’on peut

écouter des CD, je suis satisfait. Le reste je n’y

comprends rien”

. Il n’est pas le seul amateur de musique

rompu à l’informatique et à l’Internet professionnels à

ainsi renoncer à faire entrer la révolution digitale dans

sa chaîne hi-fi. Il n’est pas le seul, mais c’est à lui et à

quelques amis proches, que nous dédions cet article.

Tous, ils ont en commun une fréquentation de la

musique qui date des 45 et 33t vinyles et des K7 à

bandes, une bonne chaîne qui date un peu mais désor-

mais les moyens de s’offrir des rêves accumulés depuis

leur adolescence à peine stéréo. Et, malheureusement,

un aveuglement quasi complet face à ce que les

nouvelles techniques peuvent offrir aujourd’hui. Il n’y a

pas si longtemps la question ne se posait pas sérieuse-

ment. La musique digitalisée, embarquée sur un lecteur

MP3 ou un iPod, voire diffusée via un baffle sans fil ou

deux maigrelettes enceintes d’ordinateur, cela pouvait

suffire aux fistons, parfois dépanner leurs papas mais

pas les gagner à la cause.

Sauf qu’il est à présent tout à fait possible de se payer

une écoute numérique à la hauteur de l’expérience CD

et que la convivialité des nouveaux systèmes dépasse

de beaucoup la simple portabilité. Imaginez toute votre

discothèque à portée de vos doigts qui, instantanément,

trouveraient l’album, l’artiste, la chanson que vous dési-

rez entendre et vous permettraient de passer de l’un à

l’autre en à peine quelques secondes. Il existe même

des possibilités d’écoute totalement impossibles aupa-

ravant. Par exemple, pendant des heures, s’installer

dans un genre musical, explorer au hasard ou chronolo-

giquement toutes les œuvres d’un même artiste, s’enfiler

toutes les versions qu’on possède d’une même chanson

et même aller dénicher les titres composées par un

auteur! Et on ne vous parle pas, pas encore, d’écoutes

simultanées dans toutes les pièces de la maison.

Vous conviendrez que cela vaut la peine d’aller poser

quelques questions. Nous l’avons fait chez Noir & Blanc,

un magasin audiophile à Bruxelles. “Audiophile”, cela

signifie qu’on y vend des appareils qui garantissent une

haute qualité de restitution sonore. Pour entendre une

différence marquante, il n’en coûte parfois qu’une

centaine d’euros de plus que pour un modèle grand-

public mais les prix peuvent aussi s’envoler vers des

sommets presque scandaleux.

LES FICHIERS MUSICAUX

Il faut d’abord comprendre qu’il existe deux mondes

musicaux : l’un est analogique, l’autre numérique. Leur

mariage n’est pas seulement possible mais il a déjà été

célébré et est heureux depuis 30 ans, soit à l’arrivée du

CD. En effet, pour que les sons informatisés du CD

puissent être diffusés par votre ampli et vos enceintes

traditionnels, les lecteurs CD (DVD ou Blu-Ray) sont

équipés d’un convertisseur numérique-analogique (DAC

en anglais et dans le langage hi-fi). C’est une bonne

nouvelle si vous avez déjà une chaîne de qualité que

vous n’envisagez pas de renouveler. En décrivant ce que

vous possédez et ce que vous désirez à un vrai spécia-

liste, il va peut-être pouvoir vous conseiller l’achat d’un

seul appareil qui servira d’entrée au monde numérique

et fera repartir votre installation pour des années. Même

si vous consentez à un investissement pour un DAC

performant, cette solution, comparée au rachat d’une

chaîne moderne complète, reste plus économique et

surtout plus musicale.

Au début de cette révolution digitale, la nette perte de

qualité sonore était induite par les formats de fichiers

MP3. Pour gagner en volume et donc être plus facilement

stockés en nombre sur de petits baladeurs, ces fichiers

informatiques compressaient fortement les données

musicales. Certaines, particulièrement dans les aigus,

n’étaient même pas prises en compte.

Des améliorations nettes ont été apportées depuis. Mais

les “bons” formats compressés restent en-deçà des

performances d’un CD et, sur une bonne chaîne, une

oreille attentive percevra ces limites. En revanche, il

existe des formats dits “sans perte” à privilégier absolu-

ment. Certes ils prendront plus d’espaces sur vos

disques durs et les baladeurs (à part des modèles haut

de gamme) ne seront pas capables de vous faire

entendre la différence mais la qualité du fichier est la

base de tout. Même si vous bâtissez petit à petit une

excellente chaîne, elle ne pourra pas exploiter des

données qui n’auront pas été encodées au départ.

Aujourd’hui, il est à la portée de tout le monde d’encoder

(on dit “ripper”) sur son ordinateur, PC ou Mac, un CD

grâce iTunes, un logiciel convivial qui accumule les méta-

données (titres, albums, artistes, genres, compositeurs,

pochettes). Ces infos permettront de nombreux classe-

ments paramétrables et des lectures selon votre bon

ê

Votre discothèque

à portée

de doigts.

Et diffusée dans

chaque pièce

de la maison.

Fête des

pères

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